Sans eau il n’y a pas de vie… Chaque être vivant, animal ou végétal, est constitué majoritairement d’eau qu’il doit renouveler quotidiennement pour préserver sa santé.
Au fil du temps et des avancées technologiques, l’homme a su domestiquer l’eau, l’utiliser sans compter et sans se soucier de la pollution qu’il rejetait. Aujourd’hui, les usages de l’eau sont nombreux et ont été un vecteur de développement de la société moderne. A chacun de ces usages sont associées des contraintes en matière de quantité et de qualité.
L’eau et la vie quotidienne
L’eau est utilisée dans toutes les activités quotidiennes liées à l’hygiène et aux tâches ménagères. Elle contribue à plus de propreté et plus de salubrité.
L’eau potable à domicile est une grande conquête du vingtième siècle et l’un des bienfaits du progrès technique (facilité de captage et de distribution de l’eau) et de l’amélioration du niveau de vie de la population (acquisitions d’appareils électroménagers, aménagement de salles de bain, …). La consommation d’eau des ménages s’est alors envolée pour se stabiliser à environ 150L/jour/personne.
La qualité des eaux distribuées est assez bonne sur le bassin de la Sioule. Certains réseaux de distribution présentent toutefois des teneurs en nitrates et pesticides à surveiller (03), des concentrations naturelles en arsenic importantes (63) et quelques dépassements bactériologiques. La majorité des ressources provient des eaux souterraines de la Chaine des Puys, du More Dore et du socle.
Mais, utilisée pour évacuer nos déchets, l’eau rejetée est polluée et ne doit pas retourner ainsi dans la nature sous peine de gêner (voire entraîner la mort) les animaux et végétaux qui y vivent. Des unités de traitement collectives (station d’épuration) et individuelles sont mises en place pour traiter cette pollution qui ne peut être évitée.
Sur le bassin de la Sioule, certains gros points noirs subsistent encore comme à Pontgibaud (63) et Chantelle (03). Les collectivités se sont engagées à mettre aux normes rapidement leur réseau de collecte et leur station. Les coûts sont considérables et évalués à près de 3 M€. Pour l’assainissement individuel, le SPANC réalise des contrôles et apporte des conseils au particulier dans la réalisation de leur installation de traitement. Le territoire situé à l’amont du barrage des Fades est considéré comme prioritaire du fait des risques de développement de cyanobactéries qui pourrait entrainer des interdictions de baignade et donc une perte économique.
L’eau et l’agriculture
L’activité agricole est structurante sur le bassin de la Sioule. Plusieurs utilisations radicalement différentes se distinguent :
-
l’alimentation du bétail qui utilise très souvent les réseaux d’eau potable sur la grande majorité du bassin
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l’irrigation des cultures depuis des prises d’eau en nappe alluviale ou sur cours d’eau, dans le but d’assurer des rendements maximums au niveau de la Limagne bourbonnaise
- le lavage des matériels et des locaux
Sur le territoire du SAGE, l’agriculture est globalement extensive mais sur quelques sous bassins une tendance à intensification s’observe (Bouble, Basse Sioule notamment). La dégradation de la qualité des eaux et des milieux aquatiques témoigne de l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides et d’intervention sur les composantes fonctionnelles des cours d’eau (berge, lit, zones humides, …). La gestion des effluents d’élevage est également parfois problématique du fait des longs hivers (interdiction des épandages sur neige et sol gelé). Par ailleurs, les ouvrages édifiés pour les prises d’eau sont des entraves à la circulation des eaux, des sédiments et des populations piscicoles.
Pour préserver la qualité des eaux, les acteurs du territoire en partenariat avec les chambres d’agriculture travaillent avec les exploitants sur des méthodes de fertilisation raisonnée des cultures.
L’eau et les industries
Les propriétés physiques et chimiques de l’eau (solvant, fluide thermique…) expliquent pourquoi l’eau est impliquée dans la plupart des fabrications industrielles. Elle permet de réaliser de nombreuses fonctions ou opérations comme :
- le lavage d’objets, de récipients, de canalisations, de sols d’ateliers
- le chauffage ou le refroidissement d’objets, de milieux liquides ou gazeux
- la réalisation de réactions chimiques permettant notamment de blanchir, colorer, extraire, séparer, synthétiser ou coller
Suivant les besoins, les eaux utilisées proviennent soit du réseau de distribution d’eau potable soit de prise d’eau en cours d’eau.
Sur le bassin de la Sioule, l’ancienne activité minière de Pontgibaud et l’aciérie des Ancizes ont fortement contribué à la dégradation de la qualité des eaux des barrages des Fades et de Queuille. La contamination des terrils miniers et des sédiments des deux barrages est telle que leur gestion et leur traitement sont techniquement et économiquement très délicats.
Outre les utilisations industrielles « classiques », la ville de Châteauneuf-les-Bains accueille une usine d’embouteillage du Groupe St-Yorre. Les sources minérales naturellement gazeuses de la commune permettent une production annuelle de 18 millions de bouteilles.
L’eau et l’énergie
L’eau est une source d’énergie mécanique. Quant elle dévale les pentes, elle développe en effet une très grande puissance qui peut être utilisée pour produire de l’énergie. L’hydroélectricité représente la 2ème source d’énergie en France après le nucléaire.
Sur le bassin de la Sioule, deux catégories de centrales électriques se distinguent :
- 2 centrales EDF installées sur les grands barrages des Fades et de Queuille
- 8 microcentrales installées sur des seuils plus modestes
Même si l’énergie hydraulique est dite propre et renouvelable, elle n’en demeure pas moins problématique. Les seuils sur lesquels elles s’appuient forment des obstacles plus ou moins importants à la circulation des eaux, des sédiments et des populations piscicoles.
L’eau et le thermalisme
L’eau est bonne pour la santé car elle contient entre autres du fluor (contribuant à la prévention de la carie dentaire), du magnésium (qui s’additionne à celui que l’on trouve principale ment dans les aliments) et des sels minéraux.
Aujourd’hui, le thermalisme, à travers l’utilisation de l’eau minérale et de ses dérivés, met l’accent sur son apport dans la prise en charge des maladies chroniques. Nombreux sont les domaines pour lesquels malgré un traitement adapté (médicaments) subsistent des symptômes et des contraintes qui gênent la vie quotidienne des malades. Le thermalisme est alors en mesure de leur offrir une prise en charge complémentaire qui, dans certains cas, peut contribuer à diminuer tous ces symptômes.
C’est à travers les soins palliatifs (association de l’eau minérale et ses dérivés : boues, gaz ; les pratiques thermales ; la kinésithérapie ; les bains chauds en piscine ; les douches locales…) que le thermalisme s’avère très efficace pour minimiser la douleur, bien qu’il n’en fasse pas disparaître les causes.
Sur le bassin de la Sioule, les eaux thermales chaudes de Châteauneuf-les-Bains sont utilisées pour soulager les rhumatismes inflammatoires (polyarthrites, spondylarthrites, arthrites), les rhumatismes dégénératifs (arthroses), les rhumatismes abarticulaires (séquelles de tendinites, …) et des névralgies diverses.
L’eau et les loisirs
Les loisirs liés à l’eau sont nombreux. Ces loisirs peuvent être directement liés à la qualité de l’eau (la baignade) ou en dépendre au travers du biotope aquatique (pêche, chasse de gibier d’eau). Certains utilisent l’eau comme support ou mode de transport (bases de loisirs, sport d’eau vive, navigation).
Finalement, ces usages ludiques requièrent le plus souvent une combinaison d’exigences relatives à une eau et à un environnement aquatique de qualité.
Certains de ces usages récréatifs sont liés à la présence d’équipements potentiellement générateurs de modifications du milieu aquatique : barrages et seuils pour les plans d’eau, aménagement de sentier, plage de débarquement de canoë, …