Enjeu 4 : Protéger les populations contre les risques d’inondation

Pourquoi mieux gérer les inondations ?

Attention à ne pas confondre crue et inondation ! Les inondations (débordements) sont une conséquence des crues (montés des eaux). Il n’y a donc pas inondation à chaque crue. En revanche, naturellement les cours d’eau sont amenés à déborder régulièrement. Cela fait parti du bon fonctionnement de l’écosystème rivière.

Elles contribuent, entre autres, au transport des sédiments, à l’apport de nutriments qui fertilisent les zones inondées, à la reproduction d’espèces de poissons qui ne peuvent pondre que sur des prairies inondées (comme le brochet), à la recharge des nappes d’eau souterraines, à la dynamique des zones humides qui elles-mêmes assurent de nombreuses fonctions écologiques …

L’urbanisation à tout va de ces dernières décennies se fait aujourd’hui sentir. Nombreuses sont les habitations et les entreprises qui se sont installés dans le lit majeur d’un cours d’eau sans considérer les risques encourus. Cette urbanisation entraine également une imperméabilisation des sols.

Les risques d’inondation sont également aggravés par des années de gestion purement hydraulique des cours d’eau (curage, rectification, …) qui accélère les écoulement localement mais reporte et amplifie le problème plus en aval.

Bilan de la gestion des inondations sur le bassin de la Sioule

Les zones inondables couvrent une vingtaine de km² et se situent principalement à proximité de la Sioule (couverture règlementaire). Sur la partie aval, 5 PPRI (Sioule et Contigny) ont été prescrit ou approuvés et permettent de bien connaitre les zones inondables contrairement à l’amont où elle est définie théoriquement. A cela s’ajoute un risque d’inondation par rupture du barrage des Fades-Besserve.

La prévision des événements hydrologiques majeurs, qui a pour objet de prévenir de l’arrivée d’une crue afin de permettre la mise en œuvre des mesures d’urgence et de recours nécessaires, est insuffisante sur le bassin du fait de la non couverture du radar de Sembadel.

Les dommages matériels causés par une inondation de la Sioule sont colossaux. En cas d’inondation faible, ils s’élèveraient à 21 M€ pour l’habitat et 29 M€ pour les entreprises (dont pertes indirectes). Pour une inondation historique, les dégâts sont estimés à plus de 26 M€ pour l’habitat et 64 M€ pour les entreprises (dont pertes indirectes). Malgré les chiffres, les aménagements de réduction de la vulnérabilité sont peu nombreux.

Ce que demande le SAGE

Pour mieux gérer les inondations, le SAGE recommande :

  1. d’améliorer la prévision des crues en améliorant la couverture radar du bassin de la Sioule
  2. de renforcer la prévention en étendant la couverture règlementaire (PPRI), en favorisant la prise en compte des zones inondables, des zones d’expansion de crues et les zones humides dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement, ou en adoptant une gestion intégrée des eaux pluviales
  3. de privilégier les mesures de réduction de la vulnérabilité des personnes, des biens et des activités (batardeau, réaménagement des pièces, mise hors d’eau des équipements, …) face aux aménagements de protection rapproché (digue, …)
  4. de mieux se préparer aux situations de crise en réalisant un plan communal de sauvegarde (PCS) et un document d’information communal sur les risques majeur (DICRIM)
  5. d’entretenir la culture du risque via des actions de sensibilisation

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