Enjeu 1 : Agir sur la continuité écologique, la morphologie des cours d’eau et les zones humides

Pourquoi préserver les milieux aquatiques ?

Les milieux aquatiques ont une valeur économique bien souvent insoupçonnée. Ce n’est que lorsque nos activités deviennent incompatibles avec la qualité des milieux que l’on en prend conscience. La dégradation de la qualité de l’eau par exemple peut rendre la pratique de la baignade ou la production d’eau potable difficile et entrainer alors des pertes économiques et des surcoût importants liés à la mise en place de traitement complémentaire.

Les services rendus par les milieux aquatiques (cours d’eau, zone humide, corridor rivulaire, plaine d’inondation, annexe hydraulique, nappe alluviale, …) sont nombreux : ressource en eau exploitable, autorégulation des crues, autoépuration des pollutions biodégradables, création d’emploi dans le tourisme vert, nourriture, fertilisation des plaines alluviales, cadre de vie.

Plus les milieux aquatiques offriront des habitats diversifiés, plus la faune et la flore sera diversifiée et plus la résistance spontanée aux modifications et agressions est importante. L’écosystème (milieux et espèces) sera alors en mesure d’assurer toutes ses fonctions. 

Bilan de l’état des milieux aquatiques sur le bassin de la Sioule

Les interventions passées ont peu tenu compte de la dynamique naturelle des cours d’eau et se sont souvent limitées à des approches hydraulique (recalibrage, curage, suppression des boisements de berges, …). Elles ont contribué à réduire la diversité naturelle du lit et des berges et à modifier l’hydrologie des cours d’eau. Le Sioulet, la Bouble, la Sioule moyenne, les cours d’eau en zone de culture (Boublon, Veauce, Bouble aval) et les petits ruisseaux de têtes de bassins sont morphologiquement les plus affectés.  

L’artificialisation de la gestion hydraulique par les barrages EDF des Fades et de Queuille et les multiples microcentrales est un problème majeur sur le territoire. Aux problèmes d’éclusées et de débits réservés, viennent s’ajouter des ruptures dans la continuité biologique et sédimentaire. Certaines espèces piscicoles se retrouvent cloisonnées et d’autres ont de grandes difficultés à accomplir leur cycle de vie (montaison pour le saumon).

Le bassin de la Sioule abrite de nombreuses zones humides. Ces milieux présentent un grand intérêt à la fois pour la gestion quantitative et qualitative de la ressource en eau et pour la biodiversité. Leur état écologique et leur niveau d’intérêt pour le bon fonctionnement de l’écosystème restent à définir.

Ce que demande le SAGE

Pour redonner toutes ses fonctions aux milieux aquatiques et humides, le SAGE recommande :

  1. de mieux connaitre les milieux humides, les éléments structurants pour la gestion de l’eau (zones humides, haies bocagères, têtes de bassin), les espèces patrimoniales (saumon et anguille) et envahissantes
  2. de restaurer les milieux dégradés en agissant sur la morphologie et la dynamique des cours d’eau pour leur redonner toute leur capacité d’accueil (restauration de la continuité,renaturation du lit mineur et des berges,  gestion des plans d’eau, …)
  3. d’entretenir les milieux aquatiques et humides pour maintenir toutes leurs fonctionnalités
  4. de valoriser le patrimoine naturel

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